Des Meljacois dans la guerre Franco-Allemande de 1870 - 1871
Le contexte
Historique…
Depuis décembre 1848, Louis
Napoléon Bonaparte "est aux commandes" de
la France. D'abord à titre de Président de
l'éphémère Seconde République
et ce jusqu'au 2 décembre 1852, date à laquelle
il est "proclamé" Empereur héréditaire
des Français, sous le nom de Napoléon III.
Parmi les origines du conflit de 1870, la volonté de
Bismark de réaliser l'Unité Allemande par l'union
du sud et du nord de l'Allemagne sous l'égide de la
Prusse et les problèmes diplomatiques - la dépêche
d'Ems, véritable affront de la Prusse à la
France- liés à la succession au trône
d'Espagne conduisent à la déclaration de guerre
de la France le 19 juillet 1870.
Le
conflit sera bref et s'achèvera par une défaite
cuisante de la France, concrétisée
le 10 mai 1871 par le traité de Francfort. Au
delà de la chute du Second Empire (Napoléon
III est fait prisonnier à Sedan) et de la proclamation
de la Troisième République le 4 septembre
1870, on assiste à l'émergence d'un nouvel équilibre
des forces en Europe avec la proclamation de l'Empire
Allemand annexant l'Alsace et une partie de la Lorraine.
"Il ne manque pas un bouton de guêtre" avait dit le maréchal
Leboeuf de l'Etat-Major Français qui se croyait prêt. En fait, présente
sur de nombreux théâtres extérieurs non seulement en Italie,
Crimée et Algérie comme on l'a vu précédemment (chapitre
II , conflits extérieurs) mais aussi au Mexique, en Chine et en Cochinchine,
la France est incapable de mobiliser en masse rapidement et ne peut disposer
que de 250000 hommes en début de conflit, là où l'armée
prussienne en alignera 800000.
Et à Meljac...?
Nous ne savons que fort peu de choses
sur la vie à Meljac durant ce désastreux
conflit et sur son impact au quotidien. En 1870, Meljac
est commune de Saint-Just et la "Paroisse ou Circonscription
scolaire" (c'est ainsi que se trouve désigné Meljac
dans les archives de l'école) compte 540 habitants
pour un total de 1700 habitants sur l'ensemble de la commune.
Monsieur Antoine Mouly vient d'être nommé instituteur à Meljac
le 26 octobre 1870, en remplacement de Monsieur Caillhol.
Est-ce la brièveté de cette guerre ne laissant pas même
le temps de mobiliser en masse et conduisant très vite à la
défaite qui explique la quasi absence de répercussion dans
la vie de nos campagnes et en fait un événement assez lointain
dont les graves conséquences au plan national semblent ainsi échapper à la
population meljacoise mal informée ?
Nous ne disposons d'aucun document et la "mémoire" que
l'on a de cette période est des plus pauvres.
|
Tout au plus se
souvient-on, par "transmission orale" dans
la famille Flotte de la
Tourénie, que la construction de la grange
fut à cette époque interrompue en raison
du départ du Fils à la guerre et que
la finition en fut ainsi retardée. (voir photo
ci-contre agrandie par un "clic" sur vue
aérienne -année 2003- des "villages" de
la Bessière, le Cluzel et la Tourénie
(ce dernier marqué par + ). |
Nous tenons par ailleurs de Guy Enjalbert,
nouveau maire - juin 2005 - de Meljac, la décoration "médaille
militaire" décernée à son
arrière grand-père" Austremoine" pour
participation et blessure au cours des combats.
|
La médaille
militaire a été créée
par décret du 22 janvier 1852, par Louis Napoléon
Bonaparte, à l'époque encore président
de la IIème République. Un autre décret
du 29 février 1852 en fixera les principales
règles d'attribution et les caractéristiques
de cette médailles évolueront au fil
du temps et surtout, des régimes politiques.
A quelque époque que ce soit, la médaille
militaire restera destinée à récompenser
les combattants.
Avec la chute de l'Empire et l'instauration de la IIIème
République, la médaille, telle que celle décernée à M.Enjalbert
est largement modifiée. Elle perd l'aigle impérial
remplacé par un "trophée d'armes" avec
cuirasse, canons, ancre de marine, fusil, hache, sabre et baïonnette.
Dans le médaillon cerclé de la couronne de lauriers
et bordé d'émail bleu; sur une face, l'effigie de
Napoléon III disparaît et est remplacée par
celle de la IIIème République sous les traits de
la déesse Ceres, avec la mention "République
Française - 1870". Sur l'autre face du médaillon,
la devise " valeur et discipline" est conservée
telle qu'à l'origine ainsi que les couleurs du ruban, jaune
et or avec bords vert clair.
L'aspect uniface du "trophée d'armes" initialement
bi-face, date cette médaille de la période entre
les années 1878 et 1911 où elle fut simplifiée.
Bon nombre de combattants de la guerre de 1870 ne furent en effet
décorés que bien après cette guerre.
|
Dans un ouvrage fort documenté "Commémorations
et distinctions militaires" obligeamment prêté par
Jean Azam de Grascazes, lui-même militaire en retraite;
et à propos de ces décorations on peut lire: "elles
furent décernées 40 ans après les
faits qu'elles avaient pour objet de commémorer,
par un décret du 9 novembre 1911. Elles furent alors
attribuées aux survivants des combattants de tous
grades ayant participé de juillet 1870 à février
1871 à l'ultime et malheureuse entreprise guerrière
de Napolèon III contre la Prusse...".
Présageait-on déjà (fin 1911) la prochaine guerre
de 1914 et fallait-il par un geste bien tardif redonner un peu d'honneur à nos
armées?
|
1 clic sur
la vignette de gauche permet d'accéder à un
agrandissement présentant la photo de la médaille
militaire telle que créée en 1852 par
Louis Napoléon Bonaparte. Appelé par
les collectionneurs de médailles, "modèle
Prince-Président", c'est ce modèle
qui sera porté pendant les 18 ans "de
règne" de Napoléon III. Il sera
remplacé par le
modèle décerné à M.Enjalbert;
modèle qui fut attribué en plus grand
nombre, notamment aux poilus de 1914-18, et ne
fut modifié qu'en 1951, par la suppression
du "millésime 1870" remplacé par
une étoile. On peut, au cimetière
de Meljac, sur des plaques commémoratives
de quelques meljacois dont, Henri
Alary, Auguste
Barthes, Joseph
Baudy morts sur la France durant la
guerre de 14-18 et enterrés sur les champs
de bataille, retrouver, en haut et à gauche
de la plaque, le dessin de la médaille militaire
qui leur fut décernée (la médaille
figurant en haut et à droite de la même
plaque est la croix de guerre).
1 clic sur la vignette de droite nous renvoie à la médaille
commémorative des combattants de 1870-71. Instituée
par décret du 9 novembre 1911, elle est infiniment moins
sélective que la médaille militaire et fut décernée à tous les
anciens combattants pouvant justifier de leur présence sous
les drapeaux en France ou en Algérie de juillet 1870 à février
1871.
|
|
Et
pour conclure ...provisoirement...
Provisoirement, hélàs...car
bientôt s'annonce ce qui sera le prochain conflit:
la guerre de 1914-1918.
Cette guerre, ceux qui partaient pour y combattre, l'ont nommée
avec espoir " la der des der". Il fallut bien a posteriori
l'appeler "la Première guerre mondiale" parce qu'elle
ne fut effectivement pas "la der des der" et qu'il était
nécessaire de la distinguer de "la Deuxième guerre
mondiale".
Notre village de Meljac paya lui aussi un lourd tribut à cette "Guerre
de 14" qui sera le thème de notre prochain chapitre.
Encore une fois, nous remercions ceux qui nous ont aidé à réaliser
ce dernier chapitre et/ou les précédents en nous
fournissant souvenirs, anecdotes, documents ou photos de Famille...autant
de pièces susceptibles d'illustrer modestement la manière
dont notre village de Meljac contribua à "l'Histoire
de notre Pays".
N' hésitez pas à nous prêter ce type de documents
pour les chapitres passés (que nous nous ferons un plaisir de
compléter) ou à venir (14-18, 39-45, Indochine, Algérie...) nous
vous les rendrons; à nous rapporter aussi récits
et anecdotes issues de la "tradition orale", que l'on se
raconte en famille ou entre amis...nous les publierons...
L' apport de Chacun(e) rendra votre site www.meljac.net plus
attrayant encore pour Tous (par courriel: meljac.net@wanadoo.fr ou
par poste: Meljac.Net - Mairie de Meljac - 12120 MELJAC) : d'
avance, merci !
|